Qu'est-ce qu'un passe-partout ?


On parle de passe-partout en encadrement.

Il s'agit d'un papier cartonné que l'on place dans un cadre entre l'image et la vitre. Il fait la taille du cadre et est bien entendu découpé en son centre, pour laisser voir l'image.

Un passe-partout

L'image ?

Une photographie,  peinture,  ou un collage  sur papier.

 

     Une œuvre sur toile ne sera pas encadrée de la même manière. Au lieu d'un passe-partout cartonné, on pourra installer une marie-louise en bois entre le cadre et la toile tendue.

        C'est une sorte de cadre avant le cadre.

 

      Néanmoins, l'utilisation d'une vitre est rare en encadrement de toiles. On a donc rarement besoin de détacher la peinture de son contact direct.

Le passe-partout peut être très fin, de l'ordre d'un 7ème de millimètre, ou au contraire plus épais, d'1,2mm à 3mm ou plus. Il est alors intéressant de le couper en biseau. C'est un angle de 45°, permettant de voir toute les couches du papier.


Mais du coup, à quoi sert un passe-partout ?

Le problème avec l'encadrement d'une page, qu'elle soit peinte ou imprimée, repose dans la vitre.

 

     Pour protéger une image des ravages de la lumière et de la poussière il est important de vitrer le cadre. On choisira une vitre au plus proche de la transparence, afin de profiter au mieux de la texture de la page. (oui, les vitres floutées, ça existe !)

      Mais encadrer une page directement derrière une vitre revient à coller la page contre cette vitre. Je vous laisse imaginer les dégâts causés par une peinture à l'huile - qui peut parfois mettre des centaines d'années à sécher - collée contre une telle vitre.

 

      Caler une photo derrière une vitre revient sensiblement à la même chose.

 

Une photo imprimée au jet d'encre nécessite un certain temps de séchage.

On est bien loin d'une heure ou deux, comme on pourrait l'imaginer, mais plutôt de l'ordre d'un jour ou deux, pour atteindre le séchage complet de la photographie.

     Cependant, même au-delà de ce temps, l'encre et le papier restent sensibles non seulement à la pression, mais également aux acides qui viennent à leur contact.

 

Les acides ?

Ce sont les grands méchants de tout encadreur. Malheureusement un pH non neutre (7) peut attaquer les constituants de toute page, en premier lieu les encres, qui se dissolvent et finissent par s'effacer.

      Voilà pourquoi une qualité dite "d'archivage" demande une utilisation inconditionnelle de papiers d'impression, d'encres ne serait-ce que du stylo de signature sans acides.

       Une vitre ne saurait être pH neutre. Son contact pose donc problème.

Passe-partout et filet encadrés

Voilà donc où arrive en jeu le passe-partout.

L'écuyer des encadreurs, c'est ce bout de carton un peu épais qui permet de caler l'image derrière une vitre, sans que cette image ne touche la vitre.

 

Et au-delà de sa fonction protectrice, le passe-partout gagne encore en attrait d'une autre manière.

En effet, aucune page plate ne concentre le regard sur l'image centrale de la façon d'un passe-partout, avec ses différences de texture, de matière et de couleur. Il existe même des contrecollés de passe-partout, papiers bien plus ou bien moins fantaisie collés (à l'aide de colles pH neutre) sur le carton du passe-partout.


Gros plan sur un angle de passe-partout
Suspension encadrée

Sur cet exemple d'encadrement de "Suspension", j'ai  superposé le passe-partout à un filet noir, pour bien délimiter les bords de la photographie.



Anja Stelma Copyright 2018